La mise en place d’une force spéciale armée /police, sous un commandement unifié
La situation d’insécurité, dans laquelle notre pays s’embourbe depuis des années, s’avère commune à plusieurs autres pays de l’Amérique. Certains ont su s’en sortir, d’autres se sont adaptés. Remarquez toutefois que tous ceux qui s’en sont sortis, ont pu y arriver grâce à leur armée ou une police militaire en appui à leur force de police civile à l’instar du Costa Rica …
Haïti, malgré certaines similitudes avec le vécu de ces autres pays, est restée longtemps la moins affectée. Sans doute à cause de cette évidence moins palpable cela aura pris plus de temps pour arriver à ce stade de pourriture, hier encore il était plus risqué de s’aventurer en république voisine que de se déplacer n’importe où à l’intérieur de notre chère Haïti.
La recherche de solutions plausibles à cette situation, nous invite au recul pour trouver les causes de cet état de fait. Nombreux sont ceux qui s’accordent sur l’apparente évidence que le comportement d’un individu en société reflète la réalité de son environnement. Grand Ravine, Cite Soleil, Cite de Dieu, Solino, Tibwa etc. sont des environnements dont le cadre de vie constitue un terreau propice à l’éclosion et l’épanouissement de délinquants de tous poils. Les réactions humaines sont très similaires aux différentes formules chimiques et ce cocktail de violence est composé de 5 ingrédients assez caractéristiques.
1) Un état défaillant avec des dirigeants irresponsables, incapables d’avoir une vision commune d’un projet pays partagé.
2) L’absence d’une élite économique à ce propos, l’élite économique suggère un regroupement de familles ou d’individus dont les décisions financières influencent les politiques publiques et cadencent toute l’orientation économique d’un pays. Vous conviendrez donc que la nôtre brille par son inexistence puisque nos clans familiaux nantis formés de peu d’acteurs, des électrons libres et des accidents de l’histoire dont les opportunistes bénéficiaires ont été promus au grade de riches, ou d’oligarques. Même si, ces fortunes pour en mesurer l’importance relative on est condamné à les comparer à notre état de pauvreté extrême.
3) Les mafieux, trafiquants de toutes sortes, politiques et opportunistes…
4) Les déçus, les désespérés, les laissés-pour-compte résidents des zones de non droit
5) Nous, les inconscients, les indifférents.
Les mafieux et alliés (3) évaluent le désespoir du groupe (les laissés-pour-compte), quand ils estiment leur colère exploitable, ils s’ingénient à la justifier en nous(5) désignant comme responsables. Ils alimentent cette colère et lui procurent les moyens d’exprimer toute virulence…
De l’explosion de ce cocktail il se décompte, comme une désagréable ritournelle, régulièrement que deux victimes Les chers laissés-pour-compte et nous Haiti. La définition « zone de non droit » suggère un secteur où les droits sont supprimés. Il faudrait peut-être que, dans un souci d’honnêteté citoyenne, nous nous invitions à considérer cette définition comme indice très plausible de la genèse du problème. Ce sont des zones où de facto l’État, avec l’accord tacite de la société, ignore les droits fondamentaux de ses citoyens. Cette indifférence à leur misère, ce dénie de leurs souffrances, sert de leitmotive pour justifier toutes nos misères multiformes aujourd’hui. Il devient donc illusoire de prétendre à une quelconque solution sans d’abord changer d’attitude vis-à-vis des résidents de ces zones …
La quête initiée par notre regretté compatriote Turnep Delpe et reprise par le professeur Amary Noel prônant une réconciliation prérequis incontournable à la tenue d’un congrès pour une entente nationale, nous paraissait utopique, voire démagogique jusqu’à ce jour. Les récents évènements semblent plutôt dicter que c’est notre système de justice qui est démagogique et responsable de notre mal être. La seule issue est de négocier avec les laissés-pour-compte dont nous subissons la juste colère aujourd’hui considérant toutefois que négocier suggère en aucune manière d’absoudre d’une nécessaire justice. Faudrait-il encore que notre justice se démarque de la récurrente habitude de la violation de leurs droits. Négocier c’est d’abord reconnaître nos erreurs et notre responsabilité vis-à-vis des jeunes en situation d’abandon, négocier c’est pouvoir offrir des alternatives, négocier c’est sensibiliser tout un chacun au choix citoyen. Évitez !! De grâce, de penser, de parler, de négociation sans une offre, sans une alternative cohérente et viable …
Une analyse froide de la situation, nous autorise à prédire que les fortunes qu’auront accumulés les délinquants, issues de vols, rançons, subventions octroyées par les trafiquants et mafieux, les absoudront des décisions de justice, et renforcera leur irrespect des normes sociales alors que leur éventuelle intégration dans des unités militaires nous permettra.
- De forcer l’exécution de leurs peines en service civique
- De tenter leur réinsertion sociale en utilisant leur colère contre leurs manipulateurs.
- De les neutraliser sans risquer l’intervention des organismes des droits de l’homme non autorisés à s’immiscer dans la justice martiale …
L’armée contrairement à la police peut offrir cet espace assimilable à un centre de détention ou tout fait et geste est contrôlé et les comportements codifiés. Le conditionnement mental d’un soldat privilégiant le réflexe à la réflexion, l’esprit de corps aux pulsions individuelles. Nous pensons, contrairement à ceux qui prétendent l’armée budgétivore, qu’elle offre des perspectives moins onéreuses et bien plus efficaces que les centres pénitenciers avec en prime la possibilité d’une intégration fonctionnelle des jeunes en situation de fragilité.
Il demeure cependant juste d’admettre que cette perspective consistant à intégrer des membres de gangs au sein de l’armée comporte son niveau de risque, la pollution de l’institution par les irrécupérables s’avère une éventualité très probable si le commandement se révèle indigne de la rigueur physique et morale tributaire de cette mission. Comme pour toute autre mesure, sa réussite dépendra de la pertinence du choix des membres qui le constitueront et avant tout de l’honnêteté du projet dans une perspective de reconstruction concertée de certaines valeurs sociales et citoyennes fondamentales.
Nous devrons nous assurer que ces initiatives soient implémentées de manière irrésistible et incontournable et surtout soient hors de portée de tous objectifs mafieux des forces obscurantistes … L’importance du choix des porteurs et exécuteurs de ce projet doit faire preuve d’une moralité, d’un patriotisme immaculé de tout doute et se doter des moyens efficaces d’imposer les valeurs clefs de voûte de ce changement de paradigme. L’exercice s’annonce compliqué toutefois la noblesse, la nécessité et notre survie à tous l’exigent de vous inviter à nous rejoindre dans ce plaidoyer à l’intégration des jeunes, en situation de délinquance ou non, au sein de l’armée, patriotiquement.