L’auteur du fameux dicton « les linges sales se lavent en famille » aura omis de préciser « en famille et chez soi » puisque de toute évidence nous ne devrions pas polluer chez les autres avec l’eau sale de notre lessive…
Un sommet de l’unité par les Haïtiens, pour les Haïtiens ! Concept intéressant et prometteur pour des discussions productives en vue d’un résultat concret. Mais pourquoi en terre étrangère ? Quant à part l’Ouest nos départements sont presque tous end indemne d’insécurité. Le Cap-Haïtien par exemple, deuxième ville du pays, accessible par voie aérienne, maritime, voire terrestre, aurait bien profité des quelques milliers de dollars investis pour la tenue du sommet. D’ailleurs le site de notre incomparable citadelle aurait imprégné les invités, du patriotisme nécessaire à l’objet.
Il m’est vraiment difficile de comprendre et défendre cet entêtement à vouloir à chaque crise nous ériger en victimes, témoins à charge, accusateurs, et juges pour la tenue d’un procès qui en fait est le nôtre, tout en étant les accusés responsables de toutes nos turpitudes. Nous fabriquons des propositions d’accord pour, croit-on, accentuer nos désaccords, et rivaliser en aménagements d’application difficiles voire impossibles. Il m’ arrivait de regretter la formule simple d’avant ou l’armée prenait charge en attendant que la société s’accorde.
Mais là encore, l’armée d’aujourd’hui est née à l’âge de sa retraite et, son clairon semble privé des notes du rassemblement, trop occupé sûrement à jouer la sonnerie aux morts. Les fanions de nos bataillons sont absents, notre bicolore mis en berne en 1995, l’est resté. La nouvelle garde peine à le hisser au sommet du mât. J’ai perdu espoir de voir prendre charge, ceux qui dans un passée récent, ont mis un terme à nos dérives en attendant que les accords s’accordent
C’est le grand vide, et c’est ce désert que devrait combler un gouvernement qui puisse se rendre à Léogane en passant par Martissant, à Gantier et Malpasse en passant par la croix des bouquets, au Cap-Haitien en passant par les Gonaïves. Un gouvernement où le ministre de la jeunesse et des sports ait les compétences requises et la décence de se préoccuper de la relève, où le ministre de la défense œuvrerait a remettre sur pied une armée jeune, forte et imbue des missions modernes, où le ministre des travaux publics transports et communication s’intéresserait finalement au désordre du transport urbain…
Vous avez raison cependant
Je rêve les yeux ouverts, puisque nos politiques perçoivent leur compétition en dehors du choix des plus capables d’entre eux, les règles du jeux de la chaise musicale auquel il se livrent répondent à des critères d’éligibilité assez particulières: l’aptitude à la courbette face à l’étranger, l’agilité lors des opérations de fuite en réponse aux assauts à la mitrailleuse des jeunes délinquants membres de gangs, la capacité à forer jusqu’à épuisement les caisses de l’état sans aucune gêne et/ou remords, le cynisme de pouvoir regarder un pays s’éteindre et prétendre en être la lumière.
Le secteur privé des affaires bien que conscient de l’inflation attendra que ce soient les ouvriers qui réclament une indexation du salaire minimum. Il attendra les grèves, les manifestations violentes, pour une fois de plus leur laisser croire que ce sont les ouvriers eux-mêmes qui auront décidé du montant de leur pitance. Est-il réellement raisonnable de croire que notre fierté nationale se mesure au goût de notre rhum, notre prestige à celui de notre bière ? et, que notre pays sera comme il faut quand nous serons tous morts du cancer des poumons ?
Il suffirait seulement que nous assumions nos responsabilités et décidions d’offrir à nos enfants une autre Haïti, il suffirait seulement que nous nous engagions pour Haïti ….
Haïti moi je m’engage et vous ?